"Plus ou moins régulièrement, les serpents semblent "changer de peau". En réalité, ils se débarrassent des cellules cornées mortes de leur épiderme. Si les mammifères "desquament" dicrètement et en permanence, tandis que les lézards perdent leur mue en lambeaux, les cellules superficielles de l'épiderme des serpents se renouvellent de manière synchrone.
La mue est précédée d'une période d'environ deux semaines pendant laquelle le serpent ne s'alimente pas. L'oeil prend une teinte laiteuse, due à l'opacification de la lunette. La zone épidermique intermédiaire, envahie de vaisseaux sanguins, se disjoint de la couche épidermique superficielle par introduction de l'air, tandis que l'épiderme profond se kératinise peu à peu. La mue commence à se décoller autour de la bouche. Le serpent libère d'abord la tête puis se contorsionne pour sortir du fourreau corné, se frottant dans le substrat - sol, pierres ou branches selon le cas - pour faciliter son retournement le long du corps, comme la manche d'un vêtement qu'on ôte en le laissant à l'envers. Chez une Vipère aspic (Viperis aspis) en bonne santé, l'opération dure de une à cinq heures.
L'exuvie (l'ancienne peau) est abandonnée par le serpent, dont les couleurs apparaissent plus brillantes. On peut ainsi la découvrir sur un buisson ou un rocher. Comme un moule, elle présente en creux le relief des écailles et permet l'identification de l'espèce. Le processus est le même pour tous les serpents, mais sa fréquence varie selon les espèces : la mue survient d'une à trois fois par un chez un serpent à sonnette, deux ou trois fois chez l'aspic, plus fréquemment chez les pythons. On constate une suractivité hypophysaire et thyroïdienne lors de la mue, mais sans encore comprendre les relations entre ces phénomènes. La fréquence des mues dépend également de l'âge du serpent; un jeune serpent à sonnette mue environ sept fois en un an (la première mue étant effectuée dans les heures qui suivent la naissance), les intervalles devenant de plus en plus longs au cours de la croissance.
Texte de Roland Bauchot - Yannick Vasse
Pendant le processus de la mue, la couleur du corps et de l'oeil devient plus terne, exemple d'une mue chez un mâle Morelia spilota ssp
La mue chez le serpent se fait normalement en un seul morceau, chez le même spécimen, avant et après
Zoom sur deux mues de Colubridae, la mue peut entraîner le phénomène de mue aussi sur le second spécimen qui cohabite avec le premier...
Nous ajouterons aussi que les spécimens sortant d'hibernation enclenchent une mue juste après, ainsi que la mue de pré-ponte qui se termine 10 à 15 jours avant la ponte du reptile, ce qui laisse un indice sur la gestation et la date éventuelle de ponte de la femelle concernée
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