" Les serpents ovipares :
La majorité des serpents, sans doute plus de 70% des espèces, est ovipare, c'est-à-dire que, plus ou moins longtemps après l'ovulation, les femelles pondent des oeufs protégés par une coquille résistante. Le choix des emplacements de ponte n'a fait l'objet que de rares études. Pratiquement toutes les espèces se montrent capables de déblayer des sols meubles et d'aménager des cavités sous une pierre ou dans la litière végétale en décomposition. Les oeufs peuvent aussi être déposés dans des cavités naturelles, souches creuses ou terriers de petits mammifères par exemple. Les serpents arboricoles, quant à eux, pondent volontiers dans des trous d'arbres.
Les bons emplacements de ponte fournissant des conditions de température et d'humidité favorables à l'incubation des oeufs ne sont pas toujours nombreux. Il n'est donc pas rare d'y trouver rassemblées les pontes de plusieurs femelles. Celles-ci n'hésitent d'ailleurs pas à parcourir des distances importantes pour trouver un lieu de ponte propice, et il est probable qu'elles y reviennent d'année en année. Les oeufs devant être placés dans un environnement assez humide et suffisamment chaud, il s'agit donc, dans les régions tempérées plus ou moins fraîches, d'emplacements bien ensoleillés.
Les oeufs déposés dans le sol ne font généralement l'objet d'aucun soin particulier et sont abandonnés à leur sort. Cependant, des observation concernant quelques serpents vénimeux, notamment les cobras asiatiques (Naja naja et Ophiophagus hannah), ont montrés qu'ils pouvaient demeurer un certain temps au voisinnage immédiat de la ponte, repoussant d'ailleurs tout intrus au voisinnage du nid. Ils ont même été vus plus ou moins enroulés autour des oeufs.
Beaucoup de serpents étant sédentaires, il est possible que la femelle, ayant pondu dans son terrier habituel, continue simplement à l'habiter. Les observations suggèrent cependant, sinon une véritable garde, tout au moins une forte tendance à ne pas s'écarter des oeufs. Il en est de même chez un des rares crotales ovipare du sud est asiatique (Ovophis monticola).
Plusieurs pythons en revanche, prodiguent de véritables soins aux oeufs, car la femelle s'enroule autour d'eux et, par de rapides contractions musculaires, élève leur température de quelques degrés au-dessus de celle de l'environnement. Dans ce cas, la femelle couve et protége à la fois ses oeufs."
Texte de Hubert Saint-Girons
Ponte chez une femelle Elaphe schrenckii
On peut mirer les oeufs pour savoir si ils sont vraiment fécondés, ici, pas de doute
Eclosion de nouveaux-nés de la même espèce
" Les serpents ovovivipares :
Dans le cas de l'ovoviviparité, les oeufs sont maintenus à l'intérieur du corps de la mère jusqu'à l'éclosion. Ces conditions leur assurent une humidité constante et une température régulée dans les limites des possibilités de thermorégulation propres à la femelle.
Sous de hautes latitudes, ou en altitude, on ne trouve d'ailleurs plus que des serpents ovovivipares, car le sol est trop froid pour que des oeufs puissent s'y développer. Par ailleurs, les oeufs séjournant dans le corps de la mère sont moins exposés aux prédateurs que les pontes déposées dans le sol ou dans les cavités. Ces avantages sont toutefois modérés par des inconvénients, car la femelle gestante se trouve nettement handicapée. Elle se déplace moins vite, doit se préoccuper davantage de sa thermorégulation et est plus vulnérable aux prédateurs. En outre, la masse de ses oeufs ne lui permet plus d'ingérer que de petites proies qui ne sont pas toujours disponibles, cela à un moment ou la vittelogenèse l'à privée de ses réserves énergétiques et probablement aussi minérales. Obligatoire pour occuper des régions froides, ou chez les serpents strictement aquatiques, l'ovoviviparité n'en est pas moins largement répandue parmi les espèces terrestres des régions chaudes.
Il semble que l'ovoviviparité soit apparue à de nombreuses reprises chez les serpents, et elle est présente dans presque toutes les familles. Elle est particulièrement fréquente chez les Vipéridés et constante dans certaines sous-familles comme les Boïnés, les Homalopsinés et les Hydrophiinés.
Mais, très souvent, on trouve des espèces ovovivipares et d'autres ovipares dans un même genre, par exemple chez les coronelles françaises. Les deux modes de reproduction peuvent être représentés chez des espèces très voisines, parfois considérées comme de simples sous-espèces, mais ils ne coexistent jamais au sein d'une même population.
Texte de Hubert Saint-Girons
Mise bas chez Boa constrictor spp
Source photo : http://bio3400.nicerweb.com/bio1151/Locked/media/med/
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